OEuvres peintes | Antoine Malliarakis, dit MAYO(1905-1990)

C’est une période de formation où apparaissent déjà les principes picturaux auxquels il restera fidèle, comme la solidité plastique qu’il admire tant chez Picasso ou cette façon de triturer les couleurs sur la toile à la manière de Chirico.

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Jamais membre du groupe d’André Breton, mais souvent proche, Mayo met à profit les idées libertaires du mouvement. Mais, au contraire des surréalistes historiques, on ne trouve chez lui ni transcription du subconscient, ni imagerie freudienne.


Sa volonté d’approcher la réalité le mène vers une forme d’expressionnisme, alimenté par les divers conflits qui menacent le monde, et qui fit son succès à Berlin.



La solidité plastique, réclamant l’équilibre dans la composition, ne suffit pas à expliquer le « classicisme » de Mayo ; il faut y ajouter la mystèrieuse tranquillité qui renforce l’intensité dramatique.



Malgré le grand succès de l’exposition chez Dina Vierny, Mayo ne se reconnaît plus dans ces hommes et ces femmes incapables de communiquer. L’absence (selon lui) de couleur le gêne. Il se remet en question en se livrant à une série d’expérimentations, proches du divisionnisme, où les couleurs complémentaires disposées en stries, en rectangles, en taches bien cernées… font apparaître un visage, des fleurs ou des galets.



Fini le temps des recherches. Devant un paysage ( cf. Ibiza – Carte postale ) de branches, de racines et de roches percées de trous d’un bleu intense, Mayo retrouve sa spontanéité perdue.
Les souvenirs d’enfance refont surface ( rencontre avec un nœud de vipères…), résultat : apparaissent sur la toile, suivant l’ordre rêvé par Mayo, des enchevêtrements de formes, minèrales, végétales, charnelles, toujours sur fond bleu.



Mayo, installé au pays d’Ovide, aborde le thème de la métamorphose . Avec le plus grand naturel, il fait voler les pierres,transforme les murs de briques en chevaux piaffant, pétrifie les cascades …sans qu’ aucune sensation d’angoisse ne se fasse sentir : rien que du rêve et du plaisir.



L’œuvre est difficile à qualifier d’un seul adjectif. Elle se situe entre surréalisme, réalisme et poésie, et se distingue par l’imagination tactile et visuelle qu’elle suscite en nous, grâce à cette matière qu’utilise Mayo qui est plus dense, plus riche que celle d’aucun des grands peintres surréalistes.